Tératogène

Noémie Barsolle

L’asbl E² a le plaisir de recevoir Noémie Barsolle, artiste bruxelloise, qui porte sur l’humanité un regard aiguisé et inquiet. Ses œuvres, que l’on retrouve notamment dans ses fanzines aux parutions aléatoires et réjouissantes “Otokar”, “Saignante”, et “Snack fatal”, révèlent le grotesque, la violence, et l’infantilité de l’humanité. Entre poésie enfantine et trouble adulte, ses œuvres sont de la matière dont on fait les rêves et les cauchemars.
Un travail éminemment personnel, au croisement des genres, cru et pop à la fois.

TERATOGENE
Ce qui est teratogène provoque des défauts physiques et des malformations lors de la vie intra-utérine. Littéralement, c’est créer, enfanter des monstres. Au sein de l’exposition Tératogène, une histoire est donnée à voir. C’est celle de l’invasion d’un monde par de terrifiants et grotesques personnages : satyres reptiliens, yokaïs aux écailles, démons poissons. Ces êtres marins, aquatiques, serpentant, maléfiques et visqueux, aux bouches béantes et dentues, aux langues longues et râpeuses, n’ont qu’un but : fertiliser les femmes pour mieux régner en maîtres, grâce à leur décadente descendance. Les femmes vivant comme dans l’attente, au sein de forêts luxuriantes, dont l’inquiétante étrangeté peut aussi effrayer, et se déploie surtout lorsqu’elles portent le fruit des assaillants. De femmes fragiles, minuscules, étranglées, à leur merci, elles deviennent femmes mystérieuses, envoûtantes, sorcières, énormes, toutes puissantes. L’observation microscopique de la métamorphose de leurs œufs en êtres vivants n’augure rien de bon…